ARTEMIS AU MIROIR

Création 24 juin 2024 Festival Zawirowania à Varsovie - premiere en Plogne
Pour 2 danseuses 

DU MIROIR AU KALEIDOSCOPE –
« Sans aucun doute les romanciers comme les cinéastes rencontrent le même problème, que ce soit consciemment ou pas : qu’elle est l’importance de l’histoire ? Est-elle autre chose qu’un procédé pour retenir l’attention des gens tandis que l’artiste fait un travail plus subtil sur d’autres aspects de son expression ? Autrement dit, est - ce l’histoire l’élément le plus important ou n’est ce qu’un moyen de de produire du plaisir et de maintenir l’intérêt, la véritable préoccupation de l’artiste se portant sur accomplissement formel ? » Stanley Kubrick, à propos de Shining cité par Loig Le Bihan – in « Shining au miroir » - Edition Rouge Profond

ARTEMIS AU MIROIR est donc l’exploration de ce double à partir de jeux de formes sensibles et de rythmes, façon kaléidoscope. Le choix de l’ image de présentation prise à August Sander montre ce trouble inscrit avec la rigueur formelle et extrême du portait : la ceinture de perle qui ceint visuellement les deux corps ensemble, la longueur exacte des bras, mains fermées à l’unisson. Autant de détails que soutient un vêtement d’une pièce - une tache de noir - simple et strictement taillée en double aux mêmes longueurs et même ornement de l’encolure, jusqu’au rythme strict des roses posées sur la ceinture. C’est cet aspect formel, que sera un appui pour la chorégraphie avec des formes insistantes, répétitives, visuelles pour entrer dans des labyrinthes chorégraphiques extrêmes, inquiétants, envoutants, mon sans humour aussi.
EN MIROIR MUSICAL - 
Au double chorégraphique, répond dans la matière sonore, un double musical improbable avec la collaboration deux percussionnistes de culture et de parcours différents : Joël Allouche et Yuko Oshima. Un dialogue à inventer en relation directe avec la chorégraphie au travers des éléments différents, allant des cultures traditionnelles à la plus grande modernité.
COSTUMES, LA MARQUE DU TEMPS  -
Créer des costumes en prenant du plaisir à recréer un monde qui n'existe plus, plus qu’ à inventer un monde qui n'a jamais existé, (et essayer d'imposer un point de vue original.) . Regardons le passé comme plus exotique que le présent ou le futur !
UN ESPACE POSSIBLE LA MEDIATHEQUE  -
C’est l’espace du silence, du calme , la page blanche pour un récit avec le corps – un possible pour l’étrange ou le fantastique sorti des rayonnages dans cet espace, propice à l’acte. On peut y apparaitre et disparaitre, c’est déjà un « théâtre ». Les rayonnages et les livres deviennent des appuis dans la composition. Les deux performeuses habitées joueront sur les matières de corps et les tensions pour les construire et les expulser comme autant d’actes de libération, dans une liberté plus vécue qu’affichée.

Didier Théron
A Montpellier
19 janvier 2024