Entendu mille fois- et pourtant Nouveau La Cie Didier Théron avec Shanghai Boléro et Air à la Tanzbiennale
(Traduction)
La danse classique est toujours en quête de chorégraphes capables de diriger 36 danseurs sur scène de manière efficace, tandis que la danse contemporaine permet quant à elle de toutes nouvelles possibilités. Démontrée de manière impressionnante par Didier Théron, chorégraphe basé à Montpellier - ville jumelée avec Heidelberg- en l’espace de quelques minutes, celui-ci a crée une chorégraphie sur le fameux Boléro de Ravel avec la participation de plus de 30 spectateurs, sous forme de danse « marchante », spontanée mais suivant pourtant des règles complexes.
Un « Bonus » pour le public : cette chorégraphie impromptue était pour ainsi dire un dédommagement suite au changement de programme dû à l’état de santé d’un danseur. Pour remplacer le spectacle de poids « Le Jeune Homme et la Mort », le chorégraphe a proposé une création littéralement plus légère : « AIR » fait dans danser l’air à travers les costumes gonflables des danseurs.
Trois hommes gonflés ainsi se meuvent, longtemps sans musique, dans un jeu étonnamment synchronisé. Des mouvements à l’apparence simpliste et pourtant ils conjuguent
légèreté et force gravitationnelle.
Cette apparente simplicité est aussi à l’œuvre dans le Shanghai Boléro, pièce pour deux danseurs et une danseuse. Leur mouvement tel un continuel déplacement du poids d’un pied sur l’autre. L’espace, un carré noir encadré de rouge, l’ensemble ou l’opposition, la distance et la proximité, la tension croissante dans les corps constituent d’autres moyens d’expression d’apparence presque archaïque qui répondent à la partition musicale tendue des images diverses du désir grandissant.
Un musicien maitrisant le sujet a ensuite partagé avec le public des découvertes étonnantes autour de la structure musicales mondialement connue du Boléro.
La veille, lors de la « conférence Boléro », le public, venu nombreux, était captivé par la découverte du processus de création artistique du chorégraphe. Ce format original composé d’une analyse chorégraphique et musicale, suivi du spectacle était une proposition des plus réussies.
Isabele Neumann Cosel