Didier Théron ne manque pas d’air
Tels des atomes bondissants, les danseurs de Didier Théron ont investi l’espace, lors d’une performance à la fête du lac des Garrigues (Mosson), samedi 4 juin. Comme l’O2 qui compose Air, titre de cette nouvelle création, les interprètes se rejoignent, s’éloignent, traversent des diagonales. Dans une zone de 6 x 6 mètres, ils évoluent, élégants, encombrés, dans leurs costumes volumineux, remplis d’air, eux aussi. Didier Théron poursuit ainsi un travail sur la relation entre le corps et l’espace, commencé en 2009, sous le titre Les Gonflés.
L’idée de départ est inspirée du zen, que pratique le chorégraphe montpelliérain et qui inclut une méditation sur l’air, qu’il soit à l’intérieur de nous, comme à l’extérieur. Le temps d’une danse (30 minutes), l’air transforme les danseurs en Bibendum, se déplace suite à leurs mouvements, ou s’incarne à travers les combinaisons dansées en quatuor.
Pas de doute, la pièce ne laisse pas indifférent. Quelle précision dans les positions et quelle amplitude, malgré l’embarras du costume! Un peu balourds dans l’allure et souvent drôles dans les poses, déformées par leurs contours élargis, les interprètes donnent à voir leur environnement de manière différente. Mais aussi leur physique, dont on ne perçoit pas, contrairement à d’habitude, les muscles saillants.
Cette œuvre poétique bouleverse les repères et remet en question les perceptions, bien au chaud dans leurs clichés.
A voir absolument dans le cadre du festival de danse « Mouvements Sur La Ville » que Didier Théron a initié aux côtés d’Hélène Cathala eet Yann Lheureux.
Cécile Guyez